Les Fils prodigues (Diptyque)
Création son : Jean-Damien Ratel
Création lumière : Christian Dubet
Création vidéo : Thomas Guiral
Scénographie : Laure Pichat
Création costumes : Claudia Jenatsch
Traduction : Françoise Morvan
Avec : Djamel Belghazi, Jérôme Derre, Vincent Mourlon, Fred Ulysse, Johanna Hess
Un fils part en mer après s’être brouillé avec son père ; celui-ci, plein de remords, fantasme le retour du fils. Miroir de la deuxième pièce : un fils quitte son père après l’avoir volé et part en mer. Le père le maudit et lui promet qu’à son retour, il trouvera une corde pour se pendre. Deux nouvelles, de Conrad et O’Neill. Avec la mer pour trait d’union, elles nous content l’échec de la transmission. Une histoire profonde, ancrée dans nos peurs archaïques.
Dans la première pièce, lorsqu’enfin le fils revient, il ne correspond pas à l’être rêvé par le père, celui-ci ne le reconnaît pas. L’écriture y est courte, dense, remarquable.
Chez O’Neill, autre poète marin, le père ne se contente pas de mots, il accroche une corde dans la grange pour rendre sa malédiction présente quotidiennement. Il y a dans ces deux pièces une rêverie cruelle et profonde sur le thème séculaire de la relation fils-père. Nous sommes au coeur d’un danger larvé qui pèse sur nos sociétés : les pères se recroquevillent sur leurs obsessions et leurs certitudes, les fils refusent la filiation. L’argent devient alors la seule valeur concrète et transmissible. Mais chez Conrad et O’Neill, les fils ne désirent pas dépasser les pères, aucune tentative de réinventer quelque utopie sociale que ce soit, juste une aspiration à la fuite. Au plateau, des images vidéo font contre-chant. Une respiration qui nous donne alors à rêver : à nous de réinventer des possibles…
La presse en parle
« Fasciné par le jeu habité des comédiens, saisi par cette mise en scène âpre et sobre, on se laisse totalement happer, séduire par cette mise en abyme des rapports familiaux, qui fait forcément écho à nos propres ressentiments, nos angoisses les plus intimes. » Mediapart
« Jean-Yves Ruf ne fait aucune concession à la rugosité des textes tout en insufflant de jolis moments de poésie. » La Terrasse
Conférence autour du spectacle
Père et fils prodigues selon les arts, les retrouvailles à la rencontre manquée
Intervenant : Rémy Vallejo — Comédienne : Juliette Steiner
Peinture, sculpture et littérature n’ont cessé de visiter la parabole biblique du fils prodigue qui, sous le pinceau de Rembrandt, le ciseau de Rodin et la plume de Rilke, révèle les parcours inattendus, communs et singuliers de l’âme humaine.
En partenariat avec le Centre Emmanuel Mounier de Strasbourg.
C D E - Studio Delphine Seyrig
Ve 13.04 à 19h
Entrée libre - Réservation souhaitée au 03 89 24 31 78